Et si la recherche scientifique ne pouvait pas être neutre?

Sous la direction de Laurence Brière, Mélissa Lieutenant-Gosselin et Florence Piron

Accessible en libre accès intégral sous la forme d’un cyberlivre.

Le PDF du livre est téléchargeable librement à partir de l’archive ouverte de l’Université Laval : http://hdl.handle.net/20.500.11794/34463

Les manières de faire de la science aujourd’hui sont multiples et innovantes. Pourtant, un modèle normatif continue d’écraser les autres : le modèle positiviste. Il soutient que la science vise l’étude objective de la réalité en s’appuyant sur l’application rigoureuse de la méthode « scientifique » dont la neutralité est un des emblèmes. Cette vision est vivement contestée dans plusieurs champs de recherche, tels que les études sociales des sciences, l’histoire des sciences et les études féministes et décoloniales. Ces critiques considèrent que les théories scientifiques sont construites et influencées par le contexte social, culturel et politique dans lequel travaillent les scientifiques, ainsi que par les conditions matérielles de leur travail. Cet ancrage social de la science rend impensable, pour ces critiques, l’idée même de neutralité. Faut-il donc renoncer à cette exigence normative? Par quelle autre norme la remplacer?

Né d’un colloque tenu en 2017 à Montréal, ce livre propose les réflexions et analyses sur ces questions de 25 autrices et auteurs issus de sept pays. Études de cas, analyses réflexives et discussions théoriques s’entrecroisent pour permettre une réflexion collective approfondie sur ces enjeux anciens, mais constamment renouvelés, notamment dans le contexte du nouveau statut précaire de l’expertise scientifique dans l’espace public.

ISBN epub : 978-2-924661-54-3

ISBN pour l’impression : 978-2-924661-52-9

547 pages

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Et si la recherche n’était pas neutre?




 

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Table des matières

Introduction. Un espace de réflexions sociales et politiques sur les manières de penser et de faire des sciences
Laurence Brière, Mélissa Lieutenant-Gosselin et Florence Piron

Partie I. (Im)possible neutralité scientifique

L’ancrage sociologique du concept. Réflexion sur le rapport d’objectivation
Marie-Laurence Bordeleau-Payer

La neutralité pour quoi faire? Pour une historicisation de la rigueur scientifique
Oumar Kane

De l’impossible neutralité axiologique à la pluralité des pratiques
Pierre-Antoine Pontoizeau

Sur l’idéal de neutralité en recherche
Julia Morel et Valérie Paquet

Quand les résultats contredisent les hypothèses. La neutralité en question dans la production du savoir sur le cerveau
Giulia Anichini

Les traductions coloniales et postcoloniales à l’épreuve de la neutralité
Milouda Medjahed

Les pratiques d’évaluation par les pair-e-s : pas de neutralité
Samir Hachani

Les faits, les sciences et leur communication. Dialogue sur la science du climat à l’ère de Trump
Pascal Lapointe et Mélissa Lieutenant-Gosselin

Partie II. L’insoutenable neutralité scientifique

L’amoralité du positivisme institutionnel. Critique engagée de son injonction de neutralité axiologique
Florence Piron

Voyage vers l’insolence. Démasquer la neutralité scientifique dans la formation à la recherche
Maryvonne Charmillot et Raquel Fernandez-Iglesias

La question de la neutralité en sciences de l’environnement. Réflexions autour de la Marche internationale pour la science
Laurence Brière

Neutralité, donc silence? La science politique française à l’épreuve de la non-violence
Cécile Dubernet

Les sciences impliquées. Entre objectivité épistémique et impartialité engagée
Donato Bergandi

Partie III. Au-delà de la neutralité

L’heuristique de la neutralisation et de l’engagement. Étude comparative d’expertises collectives de chercheurs en situation de controverses publiques
Robin Birgé et Grégoire Molinatti

Non-neutralité sans relativisme? Le rôle de la rationalité évaluative
Mathieu Guillermin

Comprendre et étudier le monde social. De la réflexivité à l’engagement
Sklaerenn Le Gallo

Langagement ou la déconstruction de la neutralité scientifique mise en scène par la sociologie dramaturgique
Sarah Calba et Robin Birgé

Partie IV. Perspectives réflexives

Que signifie être chercheuse? Du désir d’objectivité au désir de réflexivité
Mélodie Faury

Des relations complexes entre critique et engagement. Quelques enseignements issus de recherches critiques en communication
Éric George

Perspectives critiques et études sur le numérique. À la recherche de la pertinence sociale
Lena A. Hübner

Rapports entre recherche scientifique et action militante. Une neutralité « partielle » pour les réguler?
Stéphane Couture

Résumés
Abstracts
Zusammenfassungen

Les auteures et les autrices

À propos de la maison d’édition

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